Depuis deux ans déjà, les Paniers de Créteil se fournissent en tomme de brebis au lait cru à la ferme Casebonne. Nous sommes très heureux que leur travail soit aujourd'hui récompensé avec l'obtention de la médaille d'or du concours national de. la tomme des Pyrénées au lait cru. Une médaille bien méritée tant leur démarche est exemplaire et leur fromage excellent !
A l'été 2021, nous avions rendu visite à Guilhem et Maud, éleveurs passionnés et passionnants, qui perpétuent la tradition de la tomme de brebis au lait cru dans leur ferme en bio. Nous publions aujourd'hui le récit de cette rencontre pour mettre à l'honneur leur vision de paysans aussi attentifs au bien-être de leurs brebis qu'à la préservation de l'environnement,
Guilhem et Maud, pouvez-vous vous présenter ?
Nous sommes installés en tant que paysans bio dans le village d'Ance, en vallée de Barétous , à la lisière du Béarn et du Pays Basque., dans les Pyrénées-Atlantiques,
Guilhem est originaire d’Ance. Maud vient de la région d’Arles. Nous nous sommes rencontrés alors que nous étions en formation dans l’Aveyron. Nous avions le projet de nous lancer après quelques années de perfectionnement dans l’élevage de brebis pour fabriquer du fromage de brebis traditionnel, au lait cru, en bio.
Quelle est votre activité ?
Nous élevons un troupeau de presque 200 brebis de race Lacaune, dans la ferme familiale depuis le départ en retraite du père de Guilhem. Les produits chimiques n’y étaient pas utilisés, nous avons ont pu rapidement obtenir la labellisation bio. Nous nourrissons nos brebis avec l’herbe et le foin de notre ferme, et complétons par des céréales bio que nous achetons pour l’instant.
Quelles sont vos motivations ?
Nous avons établi le seuil de rentabilité de notre exploitation. La saison de production du lait occupe six mois de l’année. Le reste du temps, nous nous consacrons surtout à la ferme. Nous avons construit nous-mêmes un séchoir pour le foin, de manière à ce que l’herbe conserve le maximum de ses nutriments, pour la santé de nos brebis et aussi le goût de nos fromages. Nous fabriquons nos fromages dans notre atelier. Nos tommes fermières sont constituées uniquement de lait de brebis cru, de présure, de sel et de ferments lactiques. Nous les affinons dans notre saloir.
Nous tenons à la qualité de nos produits. Nous en sommes les premiers consommateurs, nous cultivons notre jardin, élevons des porcelets avec le petit-lait issu de la fabrication des fromages, pour notre consommation familiale et celle de nos proches.
Nous avons à cœur d’élever notre troupeau dans les meilleures conditions et d’être les plus indépendants possibles. Nous ne souhaitons pas développer démesurément notre activité mais être cohérents et raisonnables dans notre projet et notre équilibre de vie, dans une approche la plus globale possible.
Nous travaillons en relation étroite avec d’autres paysans : le partage de matériel, de compétences, l’entraide comptent aussi beaucoup pour nous.
Queles sont vos attentes vis à vis des amapiens et autres consommateurs ?
Nous sommes heureux de pouvoir travailler en vente directe à la ferme et en circuit court (Amap, Ruche qui dit oui), de faire connaître notre travail, dans le respect de la terre et des animaux. Nous sommes fiers de voir que nos fromages sont appréciés un peu partout en France. Les retours que nous recevons nous encouragent et nous inspirent de nouvelles productions (fromages frais, lait frais)
Quels sont sont vos projets de développement ?
Nous souhaitons gagner en autonomie en produisant nous même les céréales nécessaires pour compléter les rations des brebis, à la fois par souci d’indépendance et d’économie, car le prix des céréales augmente et nous souhaitons conserver notre rentabilité.
Nous avons planté des arbres fruitiers sur une prairie de la ferme, car nous avons pu observer dans une ferme bretonne que les arbres permettent d’obtenir du fourrage plus longtemps et en plus grande qualité grâce à leur ombre. Cela nous paraît judicieux dans le contexte de réchauffement climatique et de raréfaction de la biodiversité. Cela nous permettra aussi d’héberger les ruches d’un ami apiculteur. Les fruits nous permettront aussi de diversifier notre production (jus de fruits, confitures …)
Nous sommes aussi partie prenante dans la construction d’un atelier de transformation à proximité. Actuellement pour transformer des produits bio il faut aller à l’autre bout du département. Cet atelier nous permettra de nous lancer de diversifier nos productions, sans perdre de temps, avec un bilan carbone moindre.
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